Communication

Aboutissement de l'enseignement d'éloquence

Par MARIANNE LATOUR, publié le jeudi 15 mai 2025 11:20 - Mis à jour le jeudi 15 mai 2025 11:24
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Le concours d’éloquence s’est tenu ce vendredi 2 mai en présence du jury et d’un public nombreux. L’aboutissement d’une année riche en apprentissages pour nos élèves. Nous, enseignants, sommes fiers des orateurs qui se sont succédés au pupitre !

Juste avant le grand saut.


 

« Je stresse…

-Fixe quelqu’un que tu apprécies dans le public et apaise-toi à son sourire ». 

Derniers conseils avant mon passage au concours d’éloquence.

Nous sommes le vendredi 2 mai. C’est la pause méridienne, la salle d’étude est comble : Plusieurs dizaines de personnes face à moi, parmi lesquels les copains, des adultes, des inconnus… et le jury au premier rang. Ils sont là, juste pour me voir, pour m’écouter, moi, si discret d’habitude. Je suis fier.

 

Tout va très vite dans ma tête.

Je me rappelle de la définition du mot éloquence par Cicéron : « Apprendre, séduire, convaincre ».

Mais serais-je à la hauteur ? Panique…

A la hauteur de quoi d’abord ?

De ce texte dans lequel j’ai mis tout mon cœur, de ces mots, que j’ai méticuleusement choisis, ajoutés, retranché, fait chanter… de ce travail d’orfèvre devant rendre compte au plus juste de ce thème qui me touche.

Aujourd’hui je me livre tout entier, ma réflexion, mon intimité, une partie de mon secret.

En réalité, c’est à la hauteur de moi-même que je dois être… le serais-je ? J’aimerais…

En tout cas on me l’a assuré… 

Maudit besoin d’être « validé », « liké »… Toujours ce regard des autres, rassurant parfois, destructeur souvent, mais qui m’emprisonne toujours. 

Les autres, ils sont là, face à moi maintenant, mes geôliers de toujours.

On ne pourra jamais les empêcher de dire, critiquer. Mais on peut refuser de se soumettre à leur approbation, là est mon pouvoir et j’en ai la clé.

Les profs me l’on dit : « s’investir en public, c’est toujours s’exposer au ridicule. Mais ce que tu dois apprendre, c’est à ne plus en avoir honte ».

Aujourd’hui, pour la première fois, je ne tricherai pas. Je vais me livrer et dire qui je suis. On met de soi-même dans tout ce que l’on fait. Et ce texte, c’est moi qui l’ai réalisé. De moi, je n’ai plus honte. J’ai l’impression de m’être émancipé. Ma prise de parole sera un cri de révolte : Aujourd’hui je brise les barreaux. Je viens au monde !

Ils apprendront.

Au fond de moi, je sais que ce texte est « solide ».

Il est sorti de mes tripes, de mon esprit. Il est ma fierté. Mon corps saura en rendre compte. Je saurai faire vibrer les rimes avec mes gestes, imposer le rythme avec mon corps. Mon regard sera de feu, imposera le silence si je le veux.

En éloquence, j’ai aussi appris à prendre conscience de mon corps, à le dompter, à n’en avoir pas honte, à me répandre et habiter l’espace.

Mon stress s’éloigne.

Je saurai les séduire par l’harmonie des mots et de l’image.

Que de chemin parcouru dans cet enseignement…

Je me sens plus libre.

Je saurai les convaincre.

Mais ils n’existent déjà plus.

Ce concours, c’est moi face à moi-même.

Et tant mieux si ça leur plaît…

 

Solène, Mélody et Léna ont gagné, suivies de près par Margot et Dhélia, mais ce grand saut, ils l’ont tous fait. Nous sommes fiers de tous nos élèves de l’enseignement « éloquence », de leur courage, de leur détermination, de leurs progrès… de leur prestation tout simplement ; et tenons à les féliciter !Nous avons hâte de repartir en campagne avec une nouvelle cohorte l’année prochaine…

Les profs d’éloquence. (Mme Burneau, Mme Sabatier, M. Poujol)

 

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